shultz1_Tayfun CoskunAnadolu Agency via Getty Images_nystockexchangeusflagmarket Tayfun Coskun/Anadolu Agency via Getty Images

Les leçons des crises passées

STANFORD – La fermeture d’une bonne part de l’économie des États-Unis, ordonnée par les pouvoirs publics locaux, des États et fédéraux, est compréhensible, étant donné la nécessité de ralentir la propagation du coronavirus. Trop souvent, pourtant, l’intervention des pouvoirs publics, si bien intentionnée soit-elle, empêche les marchés de fonctionner correctement lorsqu’elle se poursuit trop longtemps, et fait, par conséquent, plus de mal que de bien. Même en temps de crise, les marchés savent résoudre les problèmes, car ils fournissent les incitations nécessaires à un usage approprié des ressources.

Les décideurs politiques aux prises avec la pandémie de Covid-19 devraient donc faire tout ce qu’il leur est possible pour préserver le fonctionnement des marchés et maintenir la force d’incitation du secteur privé. À cet égard, l’histoire est instructive.

Pour commencer, les pouvoirs publics devraient imposer aux entreprises et aux salariés le minimum de restrictions lorsqu’ils mobilisent le secteur privé à des fins temporaires et urgentes – qu’il s’agisse de produire des chars d’assaut pendant la Seconde Guerre mondiale ou des appareils d’assistance respiratoire aujourd’hui. Des politiques publiques superflues ou exagérément volontaristes entravent non seulement la reprise mais la santé de l’économie à long terme. De fait, dans la plupart des cas (à quelques exceptions notables il est vrai), l’allègement des réglementations est un bon remède pour maintenir la vigueur de l’économie. Ainsi, pourquoi n’assouplirait-on pas aujourd’hui, pour les médecins et le personnel infirmier en retraite, les autorisations d’exercer la médecine, afin de relâcher la pression qui pèse sur les hôpitaux surchargés ?

https://prosyn.org/Gs6C1BUfr