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Si Trump revient

CAMBRIDGE (MASS.) – Alors que commence la campagne des élections présidentielles de 2024 aux États-Unis, le plus probable est que nous assistions après les primaires à une réédition de la compétition entre le président Joe Biden et Donald Trump. Si l’on en juge par la carte électorale de 2020, Biden est bien placé pour l’emporter. Mais la vie politique américaine est imprévisible et toutes sortes de surprises, dans toutes sortes de domaines – sanitaire, judiciaire ou économique – peuvent modifier le paysage. Ainsi beaucoup d’amis étrangers me demandent-ils ce que deviendrait la politique étrangère des États-Unis si Trump devait revenir à la Maison Blanche.

La question est d’autant plus compliquée que Trump lui-même est imprévisible. La présidence fut sa première fonction politique, et son parcours personnel s’y est traduit par un style politique bien peu conventionnel. Le succès qu’il a obtenu comme vedette de la téléréalité l’a incité à se préoccuper surtout de l’attention des caméras – avec à la clé des déclarations plus scandaleuses et choquantes que vraies, et la rupture des normes conventionnelles de comportement.

Trump a aussi eu l’intuition qu’il pouvait mobiliser les mécontentements en dénonçant les effets économiques inégaux des échanges mondialisés et en soufflant sur les braises du ressentiment à l’égard de l’immigration et des changements culturels, surtout chez les hommes blancs âgés n’ayant pas fait d’études supérieures. En alimentant un flux constant de déclarations populistes, protectionnistes et nationalistes, il s’est assuré une couverture médiatique non moins constante.

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