rdkaplan1_Peter KeeganKeystoneHulton ArchiveGetty Images_human rights us Peter Keegan/Keystone/Hulton Archive/Getty Images

L’Amérique doit redécouvrir le réalisme des droits de l’homme

NEW YORK – Ce n’est ni par accident ni par coïncidence que la Chine commet actuellement contre les musulmans Ouighours au Xinjiang ce que beaucoup qualifient de génocide alors que la Russie a emprisonné le dissident Alexeï Navalny. Il faut aux Chinois un Xinjiang docile car c’est l’un des nœuds essentiels de leur initiative Une ceinture une route, censée s’étendre à toute l’Eurasie. Il faut au Kremlin des institutions gouvernementales qui puissent conserver les richesses accumulées par une cleptocratie aux yeux de laquelle Navalny apparaît comme une menace majeure.

Les deux pays sont aux mains d’un système autocratique chatouilleux qui ne peut s’offrir le luxe de laisser quiconque lui faire courir le moindre risque. En perpétrant leurs récentes exactions, l’un et l’autre se sont livrés à des calculs implicites sur la façon dont allaient répondre – ou non – les États-Unis et leurs alliés.

Dans la politique des puissances au XXIe siècle, une solide stratégie des droits humains apparaît comme un indispensable moyen de pression, car les violations grossières des règles internationalement acceptées sont au fondement de la gouvernance des régimes autocratiques. Il en résulte que les États-Unis ne doivent pas renoncer à l’avantage stratégique que leur confère un engagement traditionnel en faveur des droits humains.

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