yoon28_Kim Hong-Ji - PoolGetty Images_yoon suk-yeol Kim Hong-Ji - Pool/Getty Images

Renforcer la position stratégique de la Corée du Sud

SÉOUL – Le terrain géopolitique est en train de changer en Asie du Nord-Est, et les deux grandes démocraties de la région, Japon et Corée du Sud, prennent fort heureusement une direction similaire. À condition d’un leadership stratégique prudent à la fois à Tokyo et Séoul, l’inimitié historique entre les deux pays pourrait enfin appartenir définitivement au passé, et la sécurité dans la région indopacifique s’en trouver renforcée.

Le catalyseur de cette atténuation des frictions diplomatiques bilatérales – qui remontent à l’avant Seconde Guerre mondiale – réside dans l’investiture de Yoon Seok-youl (aucun lien de parenté) à la présidence de la République de Corée, en mai dernier. Avec l’arrivée de Yoon à la tête du pays, la poursuite d’un « équilibre » chimérique entre les relations avec la Chine et les relations avec les États-Unis – auparavant axe central de la politique étrangère sud-coréenne – a en effet cédé la place à une évaluation plus lucide des besoins de sécurité du pays.

L’invasion russe en Ukraine a sonné un réveil brutal pour Yoon, comme pour de nombreux Sud-Coréens sur l’ensemble du spectre politique. La Chine et plusieurs autres pays              soutenant effectivement le comportement criminel du président russe Vladimir Poutine, la guerre a remis en question l’ensemble de l’architecture de la sécurité internationale. Ajoutez à cela une menace nucléaire nord-coréenne croissante, l’intensification de la rivalité sino-américaine, le risque de voir la Chine imiter l’invasion russe en intervenant à son tour contre Taïwan, et Yoon ne peut alors que se rendre à l’évidence de la nécessité pour la sécurité nationale sud-coréenne de nouer des liens plus étroits avec les États-Unis et le Japon.

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