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Rendre sa grandeur au meurtre

ATLANTA – Le récent film Jokerraconte l'histoire d'Arthur Fleck, un psychopathe solitaire doublé d'un clown, qui tente de faire carrière comme comédien de stand-up, mais se retrouve rejeté et humilié. Il se venge alors sur la société en devenant un assassin et en provoquant des émeutes « contre les riches. »

Bien que le film Joker ait remporté le prestigieux Lion d'Or du meilleur film lors du Festival International du Film de Venise, l'opinion reste partagée. De nombreux critiques ont fait l'éloge du film, en soutenant (de façon prévisible) que son protagoniste violent mène une révolte contre un ordre injuste et cruel. Le Joker, disent-ils, est un héros opprimé dont la violence constitue un acte courageux d'expression de soi.

D'autres trouvent le personnage principal doté d'un peu moins d'éclat, en soulignant sa folie, sa cruauté, ses intentions malveillantes. Contrairement au meurtrier Raskolnikov, qui est tiraillé de contradictions dans Crime et Châtiment de Dostoïevski, le Joker est un fou vengeur qui commet ses crimes de sang-froid et n'éprouve aucune responsabilité, ni remords.

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