Minimum Wage Hikes Tom Williams/Getty Images

Pour une multiplication par deux du salaire minimum

LONDRES – Ce n'est pas forcement un mauvais principe en politique économique : si tout le reste échoue, tentes l'impensable ! C'est peut-être ce qu'il faudrait faire aujourd'hui. Dans beaucoup de pays occidentaux il faudrait que l'Etat intervienne directement dans la fixation des salaires, notamment en ce qui concerne le salaire minimum (certainement aux USA, au Japon et en Allemagne, probablement au Royaume-Uni, et par la suite dans la plupart des pays de la zone euro).

Depuis 15 ans le Japon est confronté à une croissance faible, à une demande anémique des consommateurs (plus spécialement des familles les plus pauvres), et parallèlement à une montée des inégalités et de la pauvreté. On retrouve maintenant une conjoncture analogue aux USA. Elle a favorisé l'élection de Donald Trump en créant un groupe suffisamment important de ceux qu'il qualifie en toute logique "d'Américains oubliés". Avant la victoire de Trump, au Royaume-Uni cette même situation a poussé ceux que l'on appelle les laissés pour compte à voter le Brexit.

Sans une hausse marquée des salaires - surtout du salaire minimum légal - le populisme va continuer à prospérer et la croissance de la plupart des économies occidentales va rester faible. Les inégalités, non seulement de revenus et de patrimoine, mais aussi quant à l'influence politique, vont continuer à croître. La voie sera alors libre pour mettre en œuvre des solutions à courte vue comme la fermeture des frontières ou le protectionnisme.

https://prosyn.org/Rox4lw1fr