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PRAGUE – Dans les débats sur la santé déclinante des médias d’information, la technologie est perçue comme étant à la fois le mal et le remède. Lorsque l’internet a bouleversé le modèle commercial des organes de presse traditionnels vers le milieu des années 1990, de nouvelles technologies – des médias sociaux aux micropaiements – ont formé le socle d’un nouveau modèle. Mais aujourd’hui, l’innovation menace une fois de plus la santé du journalisme, et cette fois-ci, les organes de presse sont en grande partie responsables des dégâts occasionnés.

Les salles de rédaction actuelles dépendent des systèmes de gestion de contenu (SGC), qui permettent aux journalistes de planifier, écrire, éditer et publier leurs articles. Pourtant, quasiment tous les journalistes ont une histoire d’horreur à raconter concernant les SGC de leurs médias. Il y a quelques années, la revue spécialisée en ligne Digiday a compilé certains de ces récits, brossant un tableau accablant de pertes de contenus et de temps. Selon les termes d’un contributeur, l’exécution de tâches avec le SGC de leur journal était une « pagaille monstrueuse ».

Les grands groupes de médias – en particulier Vox Media et le Washington Post – voient  un potentiel dans le chaos actuel des systèmes de gestion de contenu et commercialisent leurs propres systèmes à d’autres médias. La question qui se pose est de savoir pourquoi ils sont soudainement aussi empressés de vendre leurs outils internes à d’autres organes de presse.

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