pisaniferry115_cimmerian_getty images_globalization Cimmerian/Getty Images

La mondialisation est à rebâtir, pas seulement à réparer

PARIS – Un second mandat de Donald Trump achèverait certainement de démolir le système économique international de l’après-Seconde guerre mondiale. Son unilatéralisme agressif, ses initiatives commerciales chaotiques, son mépris pour la coopération multilatérale et son dédain pour les biens communs globaux finiraient de mettre à bas le réseau de règles et d’institutions qui sous-tend la mondialisation. Mais une victoire de Biden permettrait-elle de réparer ce système ? Et si oui, pour quelle réparation ? C’est une question à laquelle il est beaucoup plus difficile de répondre.

Le désir de balayer l’héritage de Trump ne fera défaut ni aux États-Unis ni dans le reste du monde. Mais une simple tentative de restaurer le statu quo ne permettra pas de relever les principaux défis de la gouvernance mondial,e dont certains sont d’ailleurs à l’origine de l’élection de Trump. Comme le note Adam Posen, du Peterson Institute, ce n’est pas de réparation, mais de reconstruction qu’il faut parler. Celle-ci doit commencer par l’identification des problèmes auxquels le système international doit faire face.

La première priorité est d’orienter ce système vers les biens communs. La préservation des communs globaux comme le climat ou la biodiversité n’était bien naturellement pas identifiée comme un enjeu d’importance lors de la conception de l’architecture économique de l’après-1945, et (de manière plus discutable cette fois) elle est restée une priorité secondaire lors de sa rénovation partielle, dans l’après-Guerre froide. Au lieu de porter l’attention sur les liens invisibles qui nous rattachent à un destin commun, l’accent a été mis sur les liens visibles nés des échanges de biens et de capitaux. Les règles et institutions qui régissent les premiers demeurent sensiblement plus faibles que celles qui régulent les seconds.

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