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NEW YORK – Il n'y a pas si longtemps, en Europe, on associait l'extrême-droite à des vieux minables, nostalgiques du bon vieux temps de l'ordre et des bruits de bottes. Les partis politiques d'extrême-droite en France et en Italie, désormais dirigés par des femmes, ont été fondés par d'anciens officiers SS, des vétérans du gouvernement de la Collaboration sous Vichy et d'autres figures douteuses apparues dans le sillage de la Deuxième Guerre mondiale. Il en va de même pour les Démocrates de Suède, qui ont remporté 20,6 % des voix lors des dernières élections.

De toute évidence, beaucoup de choses ont changé dans le firmament post-fasciste européen. Giorgia Meloni, chef du parti d'extrême-droite des Frères d'Italie, sera la première femme à être Premier ministre dans ce pays. Le Rassemblement national de Marine le Pen a remporté 89 sièges au Parlement français. Et les Démocrates de Suède auront un grand rôle à jouer dans la politique nationale, même s'ils resteront en dehors du gouvernement.

Non seulement les femmes, mais également de jeunes hommes en costumes sur mesure, donnent aujourd'hui le ton à l'extrême droite européenne. Les partis conservateurs modérés en Europe n'ont pas encore été repris par les extrémistes, comme cela s'est produit avec les Républicains aux États-Unis, mais la crainte de perdre des voix les a poussés davantage vers la marge.

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