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La fracture technologique à venir

CAMBRIDGE – Le régime commercial international que nous connaissons actuellement, régi par les règles de l'Organisation mondiale du commerce et d'autres accords, n'est pas adapté à ce monde. Il a été conçu pour un monde de voitures, d'acier et de textiles, et non pas pour un monde de données, de logiciels et d'intelligence artificielle. Déjà mis sévèrement sous pression par la montée en puissance de la Chine et les réactions brutales contre l'hyper-mondialisation, il est totalement insuffisant pour faire face aux trois principaux défis que posent ces nouvelles technologies.

Premièrement, il y a la géopolitique et la sécurité nationale. Les technologies numériques permettent aux puissances étrangères de pirater les réseaux industriels, pratiquer le cyber-espionnage et manipuler les médias sociaux. La Russie a été accusée d'interférer dans les élections aux États-Unis et dans d'autres pays occidentaux par le biais de faux sites d'information et de la manipulation des médias sociaux. Le gouvernement américain a sévi contre le géant chinois Huawei, craignant que les liens de l'entreprise avec le gouvernement chinois ne fassent de ses équipements de télécommunications une menace pour la sécurité.

Deuxièmement, il y a des préoccupations au sujet de la vie privée individuelle. Les plates-formes Internet sont capables de collecter d'énormes quantités de données sur ce que les gens font en ligne et hors ligne, et certains pays ont des règles plus strictes que d'autres pour réglementer ce qu'ils peuvent en faire. L'Union européenne, par exemple, a imposé des amendes aux entreprises qui ne protègent pas les données des résidents de l'UE.

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