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Le malaise des inégalités

STANFORD – Les inégalités ont attiré de plus en plus d’attention de la part du public ces dernières années. Elles sont mentionnées partout, des encycliques papales aux tomes économiques rédigés par des socialistes français, des débats universitaires techniques au langage populaire des politiciens et des pseudo-experts. Les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de la COVID-19 ont encore accru ces inquiétudes.

Mais de quel aspect des inégalités faut-il s’inquiéter ? Il existe des inégalités de chances et des inégalités de résultats ; il y a une inégalité globale et il y a une inégalité aux extrémités de la distribution. Devrions-nous nous inquiéter davantage des positions absolues ou relatives – de la mobilité ou de la stabilité ? Qu'est-ce qui est vraiment le plus important, la répartition du gâteau économique ou le niveau et la croissance du niveau de vie ?

En Chine, au cours des quatre dernières décennies, les inégalités ont grimpé en flèche, alors même que des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté la plus abjecte. Aux États-Unis, aujourd'hui, le PIB par habitant après impôt est de 50% plus élevé que dans les pays moins inégaux que sont le Danemark et la Suède, où des impôts plus élevés financent d'énormes systèmes de protection sociale. Parmi les États américains, la Californie a le taux de pauvreté le plus élevé lorsque l'on ajuste pour la taille moyenne de ses ménage qui est de 20% plus élevée et son coût de la vie que est de 15% plus élevé que la moyenne nationale.

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