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La police de la vérité sous l’ère Trump

LONDRES – Le président américain Donald Trump a publié le 6 octobre un tweet dans lequel il affirmait que la grippe ordinaire tuait chaque année « plus de 100 000 » Américains. « Allons-nous pour autant confiner le pays entier ? », interrogeait-il. « Non, nous avons appris à vivre avec, de la même manière que nous apprenons aujourd’hui à vivre avec le Covid, qui est dans la plupart des populations beaucoup moins mortel !!! »

La première affirmation de Trump est exacte : la grippe a tué plus de 100 000 Américains en 1918 et 1957. « Nous avons appris à vivre avec » est une question de point de vue, tandis que l’idée d’un Covid « beaucoup moins mortel » que la grippe dans la plupart des populations est un peu plus ambiguë (quelles populations, et dans quels pays ?).

Rien ne semble particulièrement inhabituel dans ce tweet, tant le penchant de Trump pour la suggestio falsi est bien connu. Seulement voilà, peu après cette publication, Twitter a dissimulé le tweet sous un message d’avertissement, expliquant qu’il enfreignait les règles de la plateforme concernant la « propagation d’informations fausses et potentiellement dangereuses liées au COVID-19 ». Facebook est allé encore plus loin, en retirant purement et simplement de son site une publication identique.

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