LIMA – Le Pérou vit un véritable paradoxe alimentaire. Lui qui fournissait hier au monde pommes de terre, tomates et quinoa, le pays est aujourd’hui au bord d’une crise alimentaire qui s’annonce parmi les plus sévères d’Amérique latine. L’insécurité alimentaire (définie comme le manque d’accès fiable à une nutrition suffisante) impactant d’ores et déjà près de la moitié de la population péruvienne, l’actuelle pénurie mondiale d’engrais, ainsi que l’augmentation des prix énergétiques et alimentaires, engendrent manifestations et agitation sociale.
Si la guerre menée par la Russie en Ukraine joue évidemment un rôle, c’est également le cas des dirigeants politiques du Pérou. Le gouvernement péruvien, dont le ministère de l’agriculture (le cinquième en moins d’un an) fait l’objet de sérieuses accusations de corruption, n’œuvre pas suffisamment pour trouver une alternative aux engrais russes, dont dépendent considérablement les deux aliments de base dans le pays : le riz et la pomme de terre. Mais les difficultés du Pérou sont également liées à un certain nombre de problèmes dans le système alimentaire mondial. C’est la raison pour laquelle l’élaboration de solutions nécessitera une action multilatérale.
Même si le contexte actuel est venu aggraver la situation, le système alimentaire du Pérou dysfonctionne depuis plusieurs dizaines d’années, en raison de dynamiques mondiales et intérieures qui promeuvent une agriculture industrielle axée sur les exportations, un régime alimentaire homogénéisé, ainsi qu’une dépendance aux importations pour les aliments de base. C’est ainsi que le Pérou a sacrifié l’agriculture des petits exploitants, la sécurité alimentaire et la biodiversité. L’agriculture à petite échelle ne perçoit quasiment aucun soutien de la part de l’État, alors même que ce secteur emploie plus de 80 % des travailleurs agricoles du pays, et qu’il représente 57 % de l’approvisionnement alimentaire total du Pérou. La plupart des petits exploitants agricoles doivent faire face à un cercle vicieux caractérisé par de faibles capacités, des revenus peu élevés, et une insécurité alimentaire.
LIMA – Le Pérou vit un véritable paradoxe alimentaire. Lui qui fournissait hier au monde pommes de terre, tomates et quinoa, le pays est aujourd’hui au bord d’une crise alimentaire qui s’annonce parmi les plus sévères d’Amérique latine. L’insécurité alimentaire (définie comme le manque d’accès fiable à une nutrition suffisante) impactant d’ores et déjà près de la moitié de la population péruvienne, l’actuelle pénurie mondiale d’engrais, ainsi que l’augmentation des prix énergétiques et alimentaires, engendrent manifestations et agitation sociale.
Si la guerre menée par la Russie en Ukraine joue évidemment un rôle, c’est également le cas des dirigeants politiques du Pérou. Le gouvernement péruvien, dont le ministère de l’agriculture (le cinquième en moins d’un an) fait l’objet de sérieuses accusations de corruption, n’œuvre pas suffisamment pour trouver une alternative aux engrais russes, dont dépendent considérablement les deux aliments de base dans le pays : le riz et la pomme de terre. Mais les difficultés du Pérou sont également liées à un certain nombre de problèmes dans le système alimentaire mondial. C’est la raison pour laquelle l’élaboration de solutions nécessitera une action multilatérale.
Même si le contexte actuel est venu aggraver la situation, le système alimentaire du Pérou dysfonctionne depuis plusieurs dizaines d’années, en raison de dynamiques mondiales et intérieures qui promeuvent une agriculture industrielle axée sur les exportations, un régime alimentaire homogénéisé, ainsi qu’une dépendance aux importations pour les aliments de base. C’est ainsi que le Pérou a sacrifié l’agriculture des petits exploitants, la sécurité alimentaire et la biodiversité. L’agriculture à petite échelle ne perçoit quasiment aucun soutien de la part de l’État, alors même que ce secteur emploie plus de 80 % des travailleurs agricoles du pays, et qu’il représente 57 % de l’approvisionnement alimentaire total du Pérou. La plupart des petits exploitants agricoles doivent faire face à un cercle vicieux caractérisé par de faibles capacités, des revenus peu élevés, et une insécurité alimentaire.