gabriel4_Sergei-MalgavkoTASS-via-Getty-Images_russian-missile Sergei MalgavkoTASS via Getty Images

L'Europe et la nouvelle course aux armements nucléaires

BERLIN — L'un des piliers du contrôle des armements nucléaires est devenu de l'histoire ancienne le 2 février, à l'expiration du délai de 60 jours que les États-Unis avaient accordé à la Russie pour sauver le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). La Russie a allègrement laissé passer la date limite. Mais l'Union européenne a fait de même, encouragée par l'Allemagne. L'Europe entre dans une période potentiellement dangereuse et doit jouer un rôle beaucoup plus actif dans le débat sur les armes nucléaires.

Le traité FNI interdit le stationnement de missiles nucléaires à moyenne portée en Europe. Sa disparition quasi certaine obscurcit les perspectives d'extension du nouveau Traité américano-russe sur la réduction des armements stratégiques quand il arrivera à expiration en 2021. Sans un cadre contractuel sur les armes nucléaires entre la Russie et les États-Unis, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de la communauté internationale ne peut pas survivre.

La non-prolifération dépend de la volonté des deux superpuissances nucléaires de se soumettre au contrôle et à la vérification des armements. Si les États-Unis et la Russie s'engagent au contraire dans une montée en puissance des armements nucléaires, les petites puissances vont les suivre, parce qu'elles penseront que cela les rendra invulnérables. La Corée du Nord et l'Iran ne sont que les premiers exemples.

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