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Éthiopie : le défi du prix Nobel de la paix

ADDIS-ABEBA – Tandis que son Premier ministre Abyi Ahmed reçoit le prix Nobel de la Paix à Oslo, ce 10 décembre, l’Éthiopie est à la croisée des chemins : d’un côté, la transition démocratique, passant par le succès des élections générales, prévues pour mai 2020 ; de l’autre, l’instabilité, la violence ethnique et le retour possible de l’autoritarisme.

Au cours des dix dernières années, le pays a connu une croissance économique forte et diversifiée. Le gouvernement a construit sur ces bases, investissant dans le développement des infrastructures et l’extension des services sociaux, notamment dans la santé et l’éducation. En outre, depuis avril 2018, date à laquelle Ahmed est arrivé pacifiquement au pouvoir, après la démission inattendue de son prédécesseur, les libertés politiques et économiques sont rétablies.

Ahmed a levé l’état d’urgence, ordonné la libération de milliers de prisonniers politiques, permis le retour des dissidents en exil, mis fin à l’interdiction des partis politiques et autorisé les médias auparavant censurés. Il est aussi parvenu à conclure un accord avec l’Érythrée, après l’impasse d’une trêve armée de vingt ans suite à la guerre frontalière de 1998-2000 – ce qui lui vaut son prix Nobel.

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