woods45_David McNewGetty Images_roe v wade war on women David McNew/Getty Images

Les États-Unis en première ligne de l'offensive mondiale contre les femmes

OXFORD – Les disputes politiques provoquées par la décision d’invalidation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême des États-Unis, arrêt majeur de 1973 instaurant un droit fédéral à l’avortement, ont été immédiates et violentes. L’attention s’est moins concentrée sur le contexte international dans lequel intervient cette décision de la Cour. Or, divers constats à travers le monde indiquent un assaut de plus en plus large contre la liberté des femmes, y compris au sein des plus fières démocraties.

« Si vous ne voulez pas d’enfant, alors n’ayez pas de relations sexuelles », proclamait une fervente jeune femme devant la Cour suprême en ce mois de juin 2022. Si seulement toutes les femmes avaient le choix. Si seulement les militants anti-avortement pouvaient s’engager en faveur d’un tel choix. Une agression sexuelle a en effet lieu en moyenne toutes les 68 secondes rien qu’aux États-Unis. Une Américaine sur six a été victime d’un viol ou d’une tentative de viol. Entre 2009 et 2013, les services américains de protection de l’enfance ont prouvé ou recueilli de solides éléments indiquant que 63 000 enfants avaient été victimes d’agression sexuelle chaque année.

Au Royaume-Uni, le nombre de crimes de viol a atteint son plus haut niveau enregistré à ce jour, les services de police d’Angleterre et du Pays de Galles ayant dénombré 67 125 cas de ce type en 2021. Or, seulement 1 557 procès ont eu lieu en 2021, en baisse par rapport aux 2 102 poursuites de 2020. Ces quatre dernières années, le nombre de poursuites pour viol en Angleterre et au Pays de Galles a chuté de 70 %. Autrement dit, le droit d’une femme de ne pas être violé n’est plus respecté.

https://prosyn.org/c9brZ3kfr