albright1_Lola García-Ajofrín_SOPA Images_LightRocket via Getty Images Lola García-Ajofrín/SOPA Images/LightRocket via Getty Images

Une crise de l’éducation pour tous

WASHINGTON, DC – Aichetou, une jeune fille de 14 ans, vit dans la banlieue de Nouakchott, capitale de la Mauritanie, dans la région du Sahel en Afrique. Chaque jour, elle fait un périple difficile à travers le désert pour se rendre dans une école sans eau potable ni système d’assainissement, où elle apprend à peine, faute de manuels et d’enseignants qualifiés. Et elle n'est pas la seule : des dizaines de millions d'écoliers dans le monde font face à des situations similaires, tandis que 262 millions d'enfants et de jeunes ne vont pas du tout à l'école.

À l'heure où nous devrions progresser rapidement vers l'Objectif de développement durable des Nations Unies visant à assurer « une éducation inclusive et équitable de qualité pour tous » (ODD 4), le monde est confronté à une crise croissante de l'éducation. Certes, certains pays réalisent de grandes avancées : en France, chaque enfant reçoit une instruction obligatoire qui commencera bientôt à dès l’âge de trois ans.

Mais des millions d'enfants ailleurs ne mettront jamais les pieds dans une salle de classe. Si le statu quo persiste, plus de la moitié - 825 millions - des 1,6 milliard de jeunes vivant en 2030 n'auront pas les compétences nécessaires pour prospérer économiquement. Les perspectives d'avenir des filles sont particulièrement sombres, en raison de facteurs tels que les normes culturelles, la violence sexiste et les mariages précoces.

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