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Manifestants asiatiques et rêve américain

NEW YORK – Il y a un mois, en Birmanie, les manifestants opposés au coup d’État militaire se rassemblaient autour de l’ambassade américaine de Rangoun, pour appeler le président Joe Biden à demander aux généraux de regagner leur caserne et de libérer Aung San Suu Kyi. Le parti qu’elle dirige, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait remporté une victoire écrasante aux élections législatives de 2020, ce qui avait conduit les généraux, qui redoutaient de perdre leurs privilèges, à s’emparer du pouvoir.

Mais l’ambassade américaine est-elle le meilleur endroit pour manifester ? Le président des États-Unis peut-il réellement agir, au-delà de la condamnation verbale du coup d’État ? L’espoir que placent les manifestants dans l’intervention des États-Unis démontre que l’image d’une Amérique œuvrant pour la liberté à travers le monde n’est pas morte, même après quatre années d’« Amérique d’abord » et d’isolationnisme de la part de Donald Trump.

L’an dernier, les manifestants de Hong Kong, qui s’opposaient à une répression chinoise brutale contre l’autonomie du territoire, avaient eux aussi considéré Trump comme un allié. Le président américain se montrait en effet ouvertement opposé à la Chine, ce qui avait conduit les manifestants à brandir le drapeau étoilé, dans l’espoir que l’Amérique les aide à rester libres vis-à-vis de l’autoritarisme communiste chinoise.

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